Peut-on encore faire confiance à Internet Explorer et à ses 153 bugs ?
« Si vous abusez de ma confiance une fois, je vous en voudrai. Si vous abusez de ma confiance deux fois, là, c'est moi qui m'en veux. Mais au bout de la 153 ième fois ? » demande en substance Scott Granneman dans son dernier édito. « IE is a buggy, insecure, dangerous piece of software »... même si on a fait Patagon première langue, la traduction est inutile, et la réponse est simple « il est temps de mettre I.E. à la poubelle ». Et ce, malgré les promesses de Microsoft, malgré sa politique assidue de correctifs, malgré les assurances de sa politique Trustworthy Computing. « J'ai entendu trop de promesses émanant de Microsoft, j'ai trop souvent constaté à quel résultat elles aboutissaient » regrette Granneman. Jeter I.E., mais pour le remplacer par quoi ? L'actualité récente apporte la réponse : par la toute dernière Firefox 0.9, plus stable, plus rapide. Firefox, anciennement Firebird, est le nom du navigateur Mozilla (l'U.A. de messagerie se nomme Thunderbird ... au début, ça déconcerte, tous ces noms qui ressemblent aux « codename » de Red Hat années 90). Et çà tombe plutôt bien, parce que Firefox est téléchargeable depuis un peu moins d'une semaine. Mieux encore, peut de temps après que Granneman ait achevé son papier, cette nuit pour être plus précis, Mozilla 1.7 est venu au monde, autrement dit l'intégrale, celle qui regroupe le navigateur http, les clients de messagerie et de newsgroups (pop/smpt et nntp pour les intimes), ainsi que l'éditeur html « pure standard ». Mais ce n'est pas tout. Mozilla, depuis peu, n'est plus seulement une entité américano-américaine. Il existe un Mozilla Europe « in french dans le texte » -ainsi que ses miroirs allemands, anglais et espagnol-, capable d'assurer l'assistance au déploiement et à l'utilisation, taillé pour assister les grands groupes, les administrations, les entreprises de toutes dimensions. Et pour les chercheurs et les curieux, signalons que, derrière ce Mozilla Europe, se trouve un homme d'expérience, qui a blanchi sous le harnois Netscape : Tristan Nitot, un passionné défenseur de l'orthodoxie W3C, dont on peut lire les écrits quotidiens sur Standblog. Oui mais ! -car il y aura toujours un « oui mais ». Oui mais dans le cas précis où le serveur « de l'autre côté » exploite des améliorations propriétaires typiquement Microsoft ? A cette question, Granneman revient un peu sur ses premiers propos. « Expédiez, en premier lieu, une lettre au Webmestre du site pour lui indiquer que son serveur fonctionne mal ». Une recette qui risque de ne pas rencontrer beaucoup de succès en France, pays où l'on rouspète haut et fort, mais où plus rare est le passage à l'acte. Une ou deux missives de protestation n'on jamais incité un administrateur à remettre à plat toutes ses ASP. Reste la solution de secours. « Installez Mozilla, conservez I.E., et collez, sur le bureau du Windows de Maman, une icône de raccourci intitulée « programme spécifique pour accéder aux service bancaire Machin »... laquelle invoquera une instante du browser Microsoft ouvrant systématiquement le site en question » (non, Monsieur Granneman, on peut faire çà sans toucher au paramétrage de la « page de démarrage »). Pour Microsoft, la situation n'est pas catastrophique, loin de là. Il y a toujours eu, il y aura toujours, des inconditionnels d'Internet Explorer. A commencer par tous les RSSI, les administrateurs, les véritables professionnels de la micro. L'équipe entière de CSO « online » également et, par extension, l'ensemble de la profession journalistique. Les informaticiens sérieux, les responsables de déploiement, bref, toutes les personnes réellement impliquées dans les processus critiques des technologies de l'information. Si tous ces gens là ne respectaient pas cette habitude d'usage, cette rigueur, ce sens aigu du sacrifice et cette abnégation, comment pourrait-on encore découvrir de nouvelles failles dans I.E. ?