Nokia Networks s'engage de plus en plus dans le cloud computing
Nommé Pdg de Nokia systems and networks début mai, Rajeev Suri a définitivement tourné la page en succédant à Stephen Elop parti chez Microsoft avec les terminaux et les services attachés à l'ancienne activité de mobilité. Les rumeurs de rapprochement ou de rachats d'un concurrent sont également écartées, Nokia Networks avance seul et renouvelle profondément ses offres.
Historiquement ancrée sur les réseaux mobiles, Nokia Networks bascule rapidement vers le cloud computing, à travers plusieurs offres nouvelles. Après deux à trois ans de préparation, il lance son OSS sous forme « as a service ». L'OSS, Operational support system, est le coeur du fonctionnement d'un opérateur en assurant les fonctions clés de provisioning, de sécurité et de gestion du réseau. Deux fonctions sont disponibles : Nokia performance manager qui assure la gestion de la performance des réseaux 2 et 3G et Nokia service quality manager qui assure une vue temps réel de la qualité de service. Ces deux fonctions sont hébergées chez le constructeur et accessibles à ses clients opérateurs au travers des centres mondiaux de Nokia networks.
« Les telcos vont vers un delivery model, on héberge leur OSS chez nous et on lui apporte un ensemble de KQI*, on prépare la QOS* également sous forme as a service » nous explique Yann Begassat le CTO France de Nokia Networks. Le constructeur applique également ce nouveau modèle cloud à des fonctions métier, à travers une offre nommée telcos cloud et un premier service : la VoLTE dans le cloud. Un grand opérateur européen la déploie, il sera connu en fin d'année. Les parties HLR / HSS ** seront bientôt intégrées dans cette offre en cloud. Parallèlement, il faut un orchestrateur, Nokia lance le sien : Nokia cloud network director. Cet ensemble telcos cloud et orchestrateur s'intègre dans une offre de type NFV.
Ouverture vers les développeurs externes
Pour autant, le constructeur reste toujours très offensif sur son coeur de métier, les réseaux radio. A commencer par Liquid Application, son offre de service qui gère les stations de base. Elle s'enrichit de nouveaux services : real-time analytics pour analyser les données en temps réel, augmented reality, qui, comme son nom l'indique assure l'appréhension de l'environnement à partir d'une reconnaissance d'images et, enfin, video orchestrator pour gérer les évènements vidéos exceptionnels, par exemple une compétition sportive. Trois services que Nokia n'a pas développé seul, mais avec des développeurs externes au sein d'un nouvel éco système nommé app factory.
Nokia Networks perfectionne encore ses capacités réseaux. Sur la partie LTE advanced en donnant la possibilité d'agréger 3 porteuses à 20 MHz chacune, contre deux dans la version précédente ce qui permet d'arriver à une capacité de 450 MHz. Toutefois, la 3G est toujours au coeur des préoccupations, Nokia offre désormais le support dual band, donc l'addition de deux bandes en 800 et en 1 800 MHz. Nokia Networks reste très offensif en matière de small cells, avec une deuxième génération de flexi zones, les G2, qui opère en 3,5 Giga une bande assez peu utilisée jusqu'à maintenant, donc dédiée aux small cells.
Nokia s'investit sur un autre métier, liée à sa présence dans le monde des opérateurs, celui de consultant. Une équipe d'expert spécialisée sur le CEM, customer experience management, aide les opérateurs à mettre en place des solutions. Une activité entre le monde des DSI et celui des directions métier, où l'on parle par exemple de Preventive complaint analysis, de rapprochements entre les plaintes des clients et les remontées sur la qualité des réseaux. Une nouvelle extension pour Nokia de son activité de base.
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KQI : key quality indicator, indicateur clé de la qualité
QOS : quality of service, qualité de service
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HLR / HSS : Home location register et Home subscripter register , ce sont les systèmes d'enregistrement de la position des abonnés, la version HSS correspondant à la 4G.