Microsoft vend Razorfish à Publicis et en devient actionnaire
Microsoft n'est pas une agence de communication. Pour autant, il doit être fort dans le marché de la publicité en ligne. Le géant de l'informatique règle ce dilemme en concluant un accord avec la société française Publicis.
Si Microsoft a bien compris qu'il lui faudrait être fort dans le marché de la publicité en ligne, il sait aussi que son métier n'est pas d'être une agence de communication. L'éditeur est parvenu à concilier ce souci de positionnement en concluant un accord multifacettes avec Publicis. Premier étage de la fusée, Microsoft revend au groupe de publicité français Razorfish, pour un montant global évalué à 530 M$. Agence spécialisée dans le numérique, Razorfish est tombée dans l'escarcelle de Microsoft lors du rachat du groupe de marketing et de communication aQuantive, en mai 2007, pour 6 Md$. Deuxième étage de la fusée, dans la mesure où Publicis règle une partie de cette acquisition avec 6,5 millions d'actions, Microsoft devient actionnaire du groupe à hauteur de 3,3% (un montant qui lui permet de figurer parmi les actionnaires importants, même si les trois premiers actionnaires totalisent plus de 30% des parts). Enfin, cette vente met en orbite « un accord d'alliance stratégique » d'une durée de 5 ans, pendant laquelle Microsoft s'engage à recourir aux services de Razorfish et Publicis à acheter des espaces publicitaires sur ses sites : « Publicis Groupe sera en mesure d'acheter auprès de Microsoft des publicités en ligne (display) et des liens sponsorisés (search) pendant cinq ans selon les modalités de l'accord et selon des termes favorables pour nos clients, en échange de certains niveaux d'achats minimum garantis par le Groupe Publicis. L'accord stipule aussi que Razorfish continuera d'être le fournisseur préférentiel pour Microsoft en matière de stratégie digitale et de services marketing créatifs ainsi que d'expertise sur l'expérience en ligne et il contient un engagement de la part de Microsoft d'investir un montant minimum pour de tels services chaque année pendant la durée de l'accord (cinq ans). » Après l'accord pour 10 ans conclu avec Yahoo, voilà une stratégie qui, si elle ne redresse pas d'emblée un chiffre d'affaires fortement ébranlé, devrait au minimum rassurer les investisseurs.