Microsoft utilise l'IA pour favoriser la réutilisation et le recyclage des composants serveurs
Mettre l'IA au service de l'économie circulaire, c'est la dernière initiative de Microsoft pour soutenir la récupération et le recyclage des pièces de serveur dans les datacenters.
Microsoft fait appel à l'intelligence artificielle pour identifier dans des millions de serveurs ce qui peut être recyclé et de quelle manière. Cette initiative prévoit la construction de ce que l'éditeur appelle des « Circular Centers » ou « Centres circulaires » dans ses datacenters partout dans le monde. Tous ces centres utiliseront des algorithmes d'intelligence artificielle pour trier les pièces des serveurs ou autres matériels en fin de vie et déterminer quelles pièces peuvent être réutilisées. La firme de Redmond affirme que ses datacenters comptent plus de trois millions de serveurs et de matériel connexe, et que la durée de vie moyenne d'un serveur est d'environ cinq ans. De plus, comme Microsoft se développe dans le monde entier, le nombre de ses serveurs devrait continuer à augmenter. Les Centres circulaires permettent de faire un tri rapide dans l'inventaire sans avoir à mobiliser un personnel déjà surchargé. D'ici 2025, le fournisseur prévoit d'augmenter de 90 % la récupération des pièces de serveurs. « Grâce à l'apprentissage machine, nous traiterons sur place les serveurs et le matériel en fin de vie », a déclaré Brad Smith, le président de Microsoft, dans un billet de blog annonçant l'initiative. « Nous trierons les pièces qui peuvent être recyclées et réutilisées par nous, par nos clients, ou tout simplement vendues ».
M. Smith fait remarquer qu'aujourd'hui, il n'existe pas de données cohérentes sur la quantité, la qualité et le type de déchets, leur lieu de production et leur destination. Par exemple, les données sur les déchets de la construction et de la démolition sont incohérentes et nécessitent une méthodologie standardisée, plus transparente et de meilleure qualité. « Sans données plus précises, il est quasi impossible de comprendre l'impact des décisions opérationnelles, les objectifs à atteindre et la manière d'évaluer les progrès, et nous avons besoin d'une méthodologie pour établir une norme industrielle sur l'empreinte des déchets », a-t-il écrit. Selon Microsoft, un projet pilote de centre circulaire dans un datacenter d'Amsterdam a permis de réduire les temps d'arrêt et d'augmenter la disponibilité des pièces de serveurs et de réseaux en vue d'une réutilisation et de leur rachat potentiel par des fournisseurs. Ce centre a également permis de réduire le coût de transport et d'expédition des serveurs et du matériel vers les installations de traitement, et de réduire les émissions de carbone.
Bilan carbone négatif d'ici 2030
L'économie circulaire sans cesse gagne du terrain dans le secteur technologique. Elle encourage le recyclage du matériel des serveurs et la remise en service d'équipements vieux de quelques années, mais encore utilisables. ITRenew, qui revend des serveurs hyperscale d'occasion, est un adepte de la formule. « Les premiers Circular Centers seront installés sur de nouveaux campus ou dans les régions hébergeant des datacenters de grande taille », a indiqué Microsoft, qui prévoit éventuellement d'ajouter ces centres à des campus déjà existants.
Microsoft s'est fixé pour objectif d'atteindre un bilan carbone négatif d'ici 2030, et ce n'est qu'un projet parmi d'autres de Microsoft pour réduire l'impact environnemental. Récemment, l'entreprise a annoncé qu'elle avait testé, dans son laboratoire de développement de systèmes de Salt Lake City, un système de pile à hydrogène de 250 kW pour alimenter des racks serveurs pendant 48 heures, une première, selon Microsoft. « Á notre connaissance, c'est le plus grand système d'alimentation de secours fonctionnant à l'hydrogène pour alimenter des systèmes informatiques et le premier à effectuer un test continu aussi long », a écrit Mark Monroe, ingénieur principal en infrastructure, dans un article posté sur un blog de Microsoft. Selon lui, le coût des piles à hydrogène a tellement chuté ces dernières années qu'elles offrent désormais « une alternative viable aux générateurs de secours au diesel, avec une combustion beaucoup plus propre ».