Mecelec Telecoms : «Nous ne renonçons pas ! »
Le Sipperec a attribué une DSP (Délégation de Service Public) à LD Collectivités sur la « 3ème plaque » (13 communes en IdF) pour la construction d'un réseau en fibre optique. Cette DSP complète-t-elle ou concurrence-t-elle la DSP attribuée à Mecelec Télécoms, opérateur de CPL ? Mecelec Telecom a annulé son opération de souscription auprès des opérateurs de détails. Bruno Estienne son président nous explique pourquoi...
R&T : Pourquoi avoir annulé l'opération de souscription auprès des opérateurs sur la 3ème plaque ? Bruno Estienne : L'annonce du Sipperec a fait beaucoup de dégâts, même si elle ne concerne que quelques communes. L'attribution de la DSP à LD Collectivités a sérieusement troublé les esprits des candidats souscripteurs (26 officiellement déclarés). Jusqu'à présent, ils entendaient beaucoup parler de FTTH ou de FTTB, sans réellement voir les réalisations. La fibre péchait en crédibilité : déploiements longs et onéreux, interrogations sur les usages du très haut débit... Le communiqué du Sipperec les a perturbé. Nous n'avions pas pris en compte l'arrivée de la fibre dans notre dossier marketing, notamment en termes de services haut-débit. Nous avons donc annulé la souscription afin de faire le tour des deux technologies et étudier les synergies possibles. R&T : Quelles synergies envisagez-vous ? B.E. : Il es tout à fait possible de concevoir un backbone en fibre optique et de terminer le maillage sur une trentaine de mètres en CPL (FTTB + CPL). La technologie CPL permet aujourd'hui de fournir du 200 Mbps en partagé sur un immeuble, mais les prochaines générations d'équipements multiplieront les débits par 5 d'ici quelques années. Le débit actuel permet déjà d'apporter des services triple-play à l'abonné. Si par exemple, nous obtenons 20% de part de marché sur un immeuble d'une centaine d'appartements, les utilisateurs disposeront simultanément d'un débit de 10Mbps symétrique. Si la fibre optique se développe, le CPL deviendra incontournable sur les derniers mètres. C'est pourquoi, nous appelons à la concertation. R&T : Et que pensez-vous de la subvention de 3,3 millions d'euros accordée à LD Collectivités ? B.E. : De toute évidence, il y a deux poids deux mesures. Nous aimerions qu'on nous explique ce qui justifie cette subvention. R&T : Relancez-vous les discussions ? B.E. : Oui, nous travaillons sur le sujet avec le Sipperec et indirectement avec LD Collectivités. Nous discutons, nous ne renonçons pas. Nous vous communiquerons les résultats de notre travail fin avril. R&T : Ces discussions ne remettent pas en cause vos déploiements sur les autres plaques ? B.E. : Oui, nous continuons à déployer notre réseau sur les autres plaques, indépendamment du réseau de fibre optique. Nous poursuivons sur notre stratégie de téléphonie à bas coût sur réseau CPL. Cependant, l'arrivée de la fibre s'étudie de près. Le réseau de collecte ne doit pas être notre maillon faible. Actuellement, nous utilisons le CPL, mais lorsque nous monterons en puissance, nous passerons sur la fibre, voire le Wimax.