Martin Bouygues pointe le contrat Orange-Free Mobile comme source de tous les maux
Précédent l'audition ce matin à 10 h 30, du président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani, par la commission des affaires économiques de l'assemblée nationale, Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues, demande à ce que le contrat d'acheminement des appels de Free Mobile par Orange ne soit pas renouvelé.
Selon le Figaro, il a envoyé une longue lettre de sept pages, avec graphiques et chiffres à l'appui, à tous les parlementaires, députés et sénateurs afin de prouver l'impact néfaste de ce contrat sur l'emploi.
Le contrat est prévu pour s'achever en 2018. D'autre part, il demande que ce contrat d'itinérance ne soit pas élargi à la 4G, sauf dans les zones où la réglementation le permet.
Martin Bouygues estime que le contrat en France Télécom et Free Mobile permet à ce dernier de n'investir que dans les zones rentables, ce qui déséquilibre tout le secteur. « Il a pu n'investir dans son réseau mobile que 142 millions d'euros en 2011 alors qu'il aurait dû être en phase d'investissement intense. » Et de citer un investissement de 600 millions d'euros pour Bouygues, ce qui est d'ailleurs le même chiffre cité par Orange.
Le PDG du groupe Bouygues estime que si ce type de service rendu par Orange à Free devait être étendu, alors cela devrait aboutir à séparer l'opérateur historique en deux entités à la façon de la SNCF. D'un côté le transporteur, qui entretient les voies de communication ouvertes à tous, et de l'autre l'entité commerciale en charge de les louer.
Un type de séparation que les dirigeants de France Télécom ont toujours écarté, estimant que l'on ne peut pas séparer les applications du réseau.
Quelques heures plus tard, à 10 H 30, mercredi 11 Juillet, c'est le Président de l'Arcep qui a répliqué à Martin Bouygues. Evoquant des entretiens en tête à tête qui se déroulent bien avec le PDG du groupe Bouygues, il relève que les "courriers que l'on fait signer au PDG n'ont pas le même ton". Il a tiré un bilan plutôt positif de l'arrivée de Free Mobile et rappelé que Bouygues Télécom avait pu se faire une place sur le marché grâce à un régulateur fort.
Photo : Martin Bouygues, PDG du Groupe Bouygues