Les Bell Labs prévoient une explosion du trafic sur les réseaux métropolitains
La baisse des coûts n'est pas le seul aspect ni le seul but du plan Shift concocté par Michel Combes, nouveau Pdg d'Alcatel-Lucent. L'équipementier veut retrouver son ADN technologique, par ses Bell Labs, en misant sur le Très haut débit, le cloud, le SDN.
Le trafic sur les réseaux métropolitains (*) l'emportera très largement sur celui des backbones d'ici 2017. C'est la principale idée du dernier rapport émis par les Bell Labs. Pour en arriver à cette conclusion, ils se basent d'abord sur l'explosion prévisible de la demande des utilisateurs finaux. Elle devrait être multipliée par 3,7 entre 2012 et 2017 si l'on combine le trafic de l'internet fixe résidentiel et celui des trafics fixes et mobiles des entreprises.
La TV payante elle-même nécessitera un trafic multiplié par 2,3. Plus généralement, comme la demande pour du contenu vidéo augmente, la mise en cache de la vidéo au plus près des utilisateurs deviendra indispensable dans les réseaux métropolitains. Les contenus mobiles vidéos sont eux-mêmes concernés. Installés en cache dans les réseaux métropolitains ils seront plus faciles d'accès et plus simples à gérer, alors dans les réseaux de backbones ils sont stockés de manière centralisée. Le changement est donc total.
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Deuxième observation, elle a trait à l'importance croissante des datacenters, du cloud computing, du SDN et des fonctions de réseau avancés comme la virtualisation de fonctions réseau (Network functions virtualization, NFV). Les entreprises et leurs fournisseurs de services vont ajouter des datacenters près de leurs réseaux métropolitains de manière à mieux distribuer leurs services à leurs abonnés. C'est toujours le réseau qui est la clé de cette évolution.
Poussés par ces différents éléments, le trafic sur les réseaux métropolitains devrait augmenter de 560% d'ici 2017, estiment les Bell Labs. Les plus grands moteurs de croissance dans ce trafic viennent de la vidéo sur IP, du cloud. La TV payante et la vidéo sur Internet vont grimper de 720%. Le trafic des datacenters (de l'utilisateur vers ces datacenters ou pour l'interconnexion des datacenters) va progresser de 440% en 5 ans. Le trafic sur les réseaux métropolitains progressera ainsi deux fois plus vite que le trafic sur les backbones.
Supporter des interfaces plus rapides : 10G/40G et 100G
La croissance des modèles basés sur le cloud computing et celle de la vidéo sous toutes ses formes changent la conception des réseaux. L'étude des Bell Labs permet de comprendre l'impact des nouvelles demandes, issues des particuliers comme des entreprises, sur les futurs réseaux. Manish Gulyani, vice-président marketing produits d'Alcatel-Lucent, évoque ainsi l'optimisation des systèmes de transport optique et des routeurs IP/MPLS pour supporter des interfaces plus rapides : 10G/40G et 100G.
Pour lui, la bascule vers les réseaux métropolitains est due à la concentration accrue des sources de trafic combinée à un nombre croissant de points d'accès fixes et sans fil à très haut débit (fibre optique, cuivre, Epon, 4G LTE, small cells) et se traduit par un grand nombre de points d'extrémité de réseau. Ils doivent être efficacement provisionnés et gérés à travers les couches IP et optiques du réseau métropolitain. Quant aux configurations manuelles, sources d'erreurs et d'impact négatif sur l'Opex, elles doivent être remplacées par des modèles d'approvisionnement automatisés.
(*) un réseau métropolitain concerne des régions géographiques, un réseau unique ou multi-région, d'autres expression comme réseau régional, ou réseau d'agrégation peut être utilisé dans le même sens.