Le stockage, fer de lance de la division entreprise de Huawei
Huawei veut être présent dans l'IT au sens large, aller vers le cloud computing et le datacenter, avec un catalogue très large. Il a tenu son grand salon annuel sur le cloud computing a Shangaï mi-septembre et prépare des lancements en France sur le stockage.
Huawei est chinois d'origine, mais de plus en plus local dans sa filiale française. Le CEO mondial Ren Zhengfei est venu signer un accord au mois de juillet dernier avec le 1er Ministre Manuel Vals et assurer que les effectifs de la filiale allaient doubler dans les cinq ans à venir, en partant de 650 actuellement (à 78% français). 200 des 650 nouvelles recrues seront affectées à la R&D. L'équipementier implante en France quatre centres de recherche. Le 1er est déjà ouvert, à Sophia Antipolis et concerne les chipset, il récupère d'anciennes équipes issues de Texas Instruments. Les trois autres traiteront du design des produits (la France est réputée sur le sujet), des différentes formes de connectivité au domicile, des mathématiques et les algorithmes parallèles (autre spécificité hexagonale).
Le message est clair et doublement significatif : Huawei n'est pas un importateur mais une société qui travaille avec l'éco-système français(*), la société est bâtie sur la R&D en France comme partout dans le monde. Histoire de rompre avec l'image passée du low cost, le fer de lance c'est le produit et la, ou les, technologies qui sont derrière. Une différence notable par rapport à Lenovo, le stockage de Huawei est « fait maison », sans rachat de compétences.
Huawei a son propre fondeur
Mais l'entreprise développe également de plus en plus de partenariats technologiques avec de grands acteurs. Huawei tient chaque année mi-septembre son propre salon à Shangaï dédié au cloud computing, le HCC, Huawei cloud congress. Des partenaires mondiaux, comme Microsoft, SAP, Intel ,Trend Micro sont présents pour bien montrer que le chinois n'est pas isolé. Dans les microprocesseurs, il possède sa propre filiale de production, Hi Silicon (qui travaille en partie sous licence ARM), mais coopère avec Intel ou d'autres fondeurs suivant les segments de produits.
Un dernier message apparaît : Huawei traite avec l'Etat français, comme tout acteur du numérique, c'est sans doute plus simple depuis le départ d'Arnaud Montebourg. Huawei paie des taxes en France, 6 millions d'euros ses trois dernières années. Ces grandes preuves d'amour (**) viennent après 10 ans de travail, la filiale a été créée en 2003, et de grands contrats chez les opérateurs, Neuf (racheté par SFR), Completel, France Télécom (avec un axe de développement FTTX), Bouygues Télécom.
100 000 serveurs chez Alibaba
Deux autres activités sont nées après le métier historique d'équipementier pour les opérateurs, en direction des entreprises et du grand public (smartphones, tablettes, home systems). La partie entreprises n'a que trois ans d'âge. Elle présente un catalogue très vaste concernant les serveurs (Alibaba en utilise 100 000 !), le stockage, le cloud computing et les datacenters. Cette division s'attaque aussi aux applicatifs, on retrouve de la téléprésence, du vidéo conferencing, des solutions pour les centres d'appel et la vidéosurveillance, même si ces deux derniers produits ne sont pas encore présents en France. Huawei compte aussi des couches de management et d'autres liées à la sécurité, il lance des offres SDN. Bref, l'équipementier télécoms veut devenir un acteur très large de l'IT. Mais son focus dans l'hexagone semble surtout dans le monde du stockage.
Huawei prépare deux annonces majeures. Nommée Fusion Cube, la première concerne le stockage unifié, rassemblant tous les composants, stockage, réseau, cartes SSD (Huawei a mis au point sa carte PCI-express avec ses propres composants) et les logiciels associés. Là encore le message est clair, se hisser sans grand discours au niveau des grands acteurs en place, qui tablent sur les systèmes convergés. Le mois de novembre verra également le lancement d'OceanStor V3 series, la troisième version du système de stockage destiné au traitement des grandes données. « Nous avons lancé la division entreprises il y a seulement trois ans, nus voulons maintenant prendre cette dynamique stockage / cloud computing », souligne Philippe Perrin (en photo), directeur général adjoint France.
(*) Huawei, comme beaucoup de géants de l'IT, travaille aussi avec les start-up hexagonales, organisant par exemple deux concours, un à Lyon, l'autre à Lille, afin de détecter leurs talents.
(**) Huawei France est depuis le mois d'avril dernier partenaire du club de football PSG. « C'est le sport n°1 en France et dans une bonne partie de l'Europe, avec un club très ambitieux, leur projet nous a marqués et nous avons choisi après un long cheminement de les accompagner pour trois ans" nous explique Philippe Perrin, directeur général adjoint, chargé des ventes. Huawei est également sponsor des clubs de foot : Borussia Dortmund, Arsenal, Ajax, AC Milan, Atlético Madrid, Schalke 04 et du Galatasaray.
Memodis, « le » distributeur stockage de Huawei
Olivier Brasa, le patron du grossiste Memodis et ses équipes débutent un Tour de France destiné à présenter les solutions stockage de Huawei. « Pour nous, il est rassurant d'avoir un constructeur qui a les moyens de ses ambitions », lance le patron du VAD. « Il y a un gros besoin d'évangélisation donc d'intégrateurs, on est ravis de faire partie de cette aventure, le coeur de notre ADN c'est justement le stockage, l'activité que Huawei met en valeur».
Huawei est distribué 100% en indirect, avec trois distributeurs spécialisés, Memodis pour le stockage, Azen pour les switchs, DWpro pour la visioconférence. Il passe aussi par des opérateurs, comme Orange et SFR, des global alliance comme Thales, des VAP, Value added parners.