Le satellite tend la main à 10 000 communes
« En 2007, toutes les communes auront accès au haut débit à un coût acceptable ». Suite à cette déclaration de notre président de la République, les esprits s'activent afin d'apporter des solutions aux 10% des communes qui n'auront jamais l'adsl (ou aux 30% qui, éloignées des répartiteurs, ne grappillent que les miettes du haut-débit). «La mission qui m'a été confiée est de faire en sorte que sur tout point du territoire chacun de nos concitoyens ait accès au même service. C'est un principe d'équité. » a lancé ce matin Christian Estrosi, Ministre délégué à l'Aménagement du Territoire, lors d'une table ronde organisée ce jeudi 13 avril par l'institut 3i3s (International Independent Institute for Space and Satellite Solutions). Il ajoute « nous rendons hommage à France Télécom qui en trois ans a considérablement déployé l'adsl en France. Nous saluons d'autre part la chartre des départements innovants. Cependant, l'opérateur annonce une couverture à 91 ou 95% qui n'est pas réellement en haut débit ». Le général Daniel Gavoty, président de 3i3s, ajoute « Que dire aux internautes qui ne bénéficient pas du haut débit ? Le satellite est la seule réponse pour combler la fracture numérique». Certes, l'association prône les solutions hybrides mêlant Wifi, CPL et Wimax. Mais toutes ses technologies se raccordent à un backbone satellitaire. « Ces solutions sont complémentaires du réseau filaire. Le satellite permet de toucher tous les abonnés, au même moment, avec la même qualité de service et avec des débits supérieurs à 512 Kbps » renchérit le général. Durant cette matinée, les membres de 3i3s se sont donc évertués à présenter les avantages de la technologie satellite. «Nous sommes rentrés dans une phase industrielle » a expliqué Olivier Risse, responsable du développement chez Eutelsat. Ce marché de niche de l'internet par satellite s'était en effet jusqu'à présent cantonné au stade des expérimentations. Il est dorénavant mature. Ainsi, Skylogic (filiale d'Eutelsat) a équipé en cinq mois 600 écoles Irlandaises avec l'opérateur Smart Télécom (et l'équipementier Niçois UDCast). En Algérie, Satlinker permet à 2000 réfugiés Saharouis d'accéder à Internet et de téléphoner. Et dans notre belle contrée, des opérateurs comme SkyDSL ou Satisf'action apportent le haut débit dans les zones oubliées. « Au delà de 5km d'un central, les usagers n'ont rien ! Pas de haut-débit. Cela concerne tout de même 10% des communes Françaises. Près de 30%, soit plus de 10 000 communes, auront de toute façon besoin de solutions haut-débits complémentaires. Nous apportons du haut-débit sur tout le territoire» argue Yves Tévonian, fondateur de Satisf'action. L'opérateur s'appuie sur Ozone, un opérateur frère spécialiste des réseaux mesh, et sur la capacité satellite d'Ouranos, repreneur des activités d'Aramiska. Le satellite dessert la commune et le Wifi arrose les abonnées en haut-débit. «Nos clients redistribuent le réseau, c'est le principe du meshnetworking » ajoute t'il. La commune bénéficie ainsi de 3Mbps en réception et de 1Mbps en émission. Les débits sont ensuite partagés. Hélas, la solution satellite souffre encore (trop !) d'une image de technologie coûteuse. «Chez nous, c'est 30 euros par mois pour les particuliers, sans investissement préalable. Nous mettons à disposition nos équipements à partir de 10 abonnés sur une commune» explique Yves Tévonian. Toute cette communauté est certaine d'une chose : le satellite est LA solution pour les zones blanches. Elle peut être cependant couplée à d'autres technologies. Et le wimax ? Complémentaire évidemment ! N'oublions pas que Free (ou Bolloré, ou encore Maxtel...) déploiera à terme du Wimax mobile sur tout le territoire... En attendant laissons sa chance au satellite.