Le procès antitrust Microsoft était-il utile ?
Mesure d'intimidation contre le monde du « libre » ou absolue certitude d'une totale impunité juridique ? Toujours est-il que les pratiques commerciales de Microsoft semblent de plus en plus discutables, si l'on en croît cet article de ZD-Net intitulé « Microsoft : Don't sell PCs without operating systems », ainsi que deux papiers que l'on ne peut s'empêcher de rapprocher, l'un de Reuter UK, l'autre du Register relatant la décision de Pékin d'imposer à ses constructeurs d'ordinateurs la pré-installation d'un système d'exploitation « légal ». Comme par le plus grand des hasards, cette disposition est décidée quelques semaines avant que G. W. Bush ne reçoive son homologue Chinois. G.W. Bush, dont la campagne fut activement aidée et financée par Bill Gates. Financée également par Bill Gates le développement de Windows 3.x et de NT depuis ses toutes premières éditions, tant en « Traditional Chinese » qu'en « Cantonese », lesquelles, par diffusion virale, se sont peu à peu répandues de manière illégale au travers du royaume de Xing, et avec la parfaite acceptation de MS. Il est en effet impensable d'imaginer que de tels efforts de localisation en caractères « bidi double byte » aient été dilapidés pour la seule communauté asiatique de San Francisco. Il n'y a pas si longtemps, Sergio Amadeu, fonctionnaire Brésilien, comparait de telles méthodes à celles de la vente d'héroïne. Ces propos, entre autres, lui valurent de se retrouver, seul, face aux avocats de Corp. Il ne faisait pourtant que répéter ce que William Henri Gates avait déjà déclaré, dires confirmés plus de 1,4 millions de fois par le moteur Google : « Bien que près de 3 millions d'ordinateurs soient vendus chaque année en Chine, personne n'achète le moindre logiciel. Un jour, pourtant, ils le feront. Aussi longtemps qu'ils continueront à les voler, nous voulons qu'ils volent le notre. De cette manière ils deviendront comme « accros », et c'est à ce moment là que nous trouverons bien un moyen de nous faire payer au cours de la prochaine décennie. ». Propos tirés d'un papier historique signé Corey Grice et Sandeep Junnarkar de C-Net. Officiellement, cette campagne anti « PC nu » vise à juguler le piratage. OS/X et les Unix « maison » étant, il faut l'admettre, relativement peu dupliqués illégalement, il ne faut pas chercher très loin le principal -certains diraient unique- bénéficiaire de cette chinoiserie. Et bénéficiaire est un doux euphémisme. En France, où de telles pratiques sont qualifiées de « vente liée » et passibles de poursuites, les attitudes sont bien plus équivoques. Ainsi, l'équipe de CSO, pour vérifier certaines allégations, a tenté de se faire rembourser une installation « bundle » de XP Home et de l'intégré Works pré-existante sur un portable Hewlett Packard. Cette entreprise est sous-traitante de la hot line Serveurs pour le compte de Microsoft... donc parfaitement au courant des politiques de licence pratiquées par ycelle. A notre premier appel, la réponse fut « Mais vous êtes la première personne à nous demander çà ! »... depuis le temps que l'on se doutait que Linux était un hoax d'envergure planétaire ! Au second coup de téléphone, et face à notre insistance, l'interlocuteur s'enquiert « auprès du chef » et revient affirmer que « de toute manière, faut demander çà directement chez Microsoft, HP ne fait pas de logiciels ». Les développeurs de NewWave doivent en gémir de désespoir. Re-insistance avançant l'argument du contrat de vente, et affirmation péremptoire du lignechaudeur : « mais Windows est livré gratuitement avec la machine, on ne peut pas vous rembourser quelque chose de gratuit... De toute façon, c'est des programmes livrés en grande quantité, ça ne coûte pratiquement rien ! » Les ITC des Ulis apprécieront. Notre ténacité ne parviendra pas à ébranler la certitude du « Chef », lequel aurait promis, de guerre lasse, de « nous rappeler très rapidement ». Inutile de préciser que personne ne fut « rappelé ». Est-ce là un cas isolé ? C'est peut probable si l'on en juge par le nombre de contributions traitant de ce sujet. Un manque de connaissance du « hotliner » ? Voila une excuse quasi-miraculeuse pour qui sait comment sont constituées les bases de connaissances servant à assister les assistants eux-mêmes. Miracle d'autant plus improbable que ce qu'ignorait ledit assistant n'aurait du échapper à la sagacité du « Chef ». Force est de reconnaître que la question du « winback » a été volontairement occultée par inadvertance. Tout compte fait, cette campagne d'élimination de tous les « PC nus » de la surface du globe n'est qu'un malheureux concours de circonstance et un malentendu regrettable, comme on dit du coté de Bruxelles.