Le PDG de France Télécom confirme que la panne provient d'une mise jour du HLR
Stéphane Richard a expliqué devant les députés de la commission des affaires économiques que la panne du Vendredi 6 Juillet provient d'une mise à jour logicielle d'un serveur du système de localisation des abonnés. Il reste à déterminer s'il s'agit d'une défaillance humaine ou d'une erreur de conception.
Mercredi 11 Juillet, à 16 H 30, Stéphane Richard a présenté les raisons de la panne qui a bloqué son réseau vendredi 6 Juillet, entre 15 heures et 3 H 20 le samedi. Il était auditionné par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale.
« Nous procédons à des mises à jour régulières de nos équipements. Par exemple, pour passer de la 3G à la 4G. L'une de ces mises à jour est intervenue sur le Front End [serveurs frontaux] du HLR. HLR signifie Host Location Register qui est au coeur du réseau. Il semblerait que cette mise à jour soit à l'origine de la panne » a-t-il décrit, en s'excusant auprès des députés d'employer un jargon anglais propre aux télécoms.
Le problème de la panne de ce serveur, a poursuivi le PDG, est qu'elle n'a généré aucune alerte qui aurait pu déclencher un basculement sur les serveurs de secours. « S'agit-il d'une défaillance humaine ou d'une erreur de conception, je ne sais pas » a-t-il commenté. Le serveur en panne n'a pas été secouru.
En effet, cette absence d'alerte n'aura pas permis de bénéficier de tous les secours pourtant prévus dans l'architecture du HLR. Le HLR est un ensemble de 27 machines, qui gère les droits des clients et leur localisation. On trouve d'une part, les serveurs qui gèrent les bases de données réunissant les 30 millions de clients.
« Ce sont six machines, chacune d'entre elles est triplée. Il y a un serveur actif, un serveur en stand-by et un serveur de secours » a-t-il précisé. Et d'autre part, on trouve le Front End qui réunit 9 serveurs. Ces machines sont sur une quinzaine de sites différents, pour des raisons supplémentaires de sécurité.
Photo : Stéphane Richard, PDG de France Télécom, lors de son audition par la commission des affaires économiques de l'assemblée nationale, le mercredi 11 Juillet 2012.
« Tout cela est fabriqué par Alcatel-Lucent » a-t-il ajouté. « Certains ont critiqué l'obsolescence du réseau, ils avaient tort, ces machines ont été installées en mai 2012 » a-t-il voulu rétablir.
Ces explications et le fait que des analyses complémentaires sont encore en cours composent le rapport que le PDG avait remis le même jour à 14 heures à Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge de l'économie numérique.
Au passage on note les progrès fulgurants en matière de HLR réalisés par Stéphane Richard, depuis Samedi dernier, où il avait botté en touche quand il lui avait été demandé des explications plus techniques.
Stéphane Richard a également donné l'historique de l'incident tel qu'il a été détecté par les outils de supervision du réseau. « Nous avons constaté à 15 H 06 que le trafic s'écroulait. A 15 H 30, le trafic n'était plus que de 30% de la demande habituelle. Ce qui a déclenché la crise rouge chez nous et la mobilisation de 200 techniciens » dit-il, précisant que le trafic du réseau mobile est suivi à la seconde.
« Le trafic n'était plus que de 10% de la normale à 19 heures » a-t-il continué. Il a terminé son intervention d'ouverture en précisant que l'opérateur serait plus efficace si un incident identique devait se produire.