Le Parti Pirate à l'assaut des législatives
Le Parti Pirate présentait le 18 avril 2012 à Paris son programme pour les législatives. Ce projet, fondé autour de cinq thèmes et représenté aujourd'hui par quarante deux candidats a pour mesure phare la légalisation du partage de contenus en ligne.
Le mercredi 18 avril, les responsables du parti Pirate sont intervenus afin de présenter le fonctionnement de leur mouvement et leurs propositions pour les futures élections législatives du 10 et 17 Juin 2012. Paradoxalement, aucun des quarante-deux candidats n'a été cité. C'est leur programme qui a été mis en avant car selon les responsables du Parti cela permet de « ne pas faire passer cette réunion en frais de campagne ». ll n'y a pas de petite économie pour une formation naissante.
Le programme du Parti Pirate est construit autours de cinq thèmes qui vont au-delà de la légalisation du partage de contenus numériques à but non lucratif, qui reste l'une des propositions majeures du mouvement. Dans cette optique, le parti propose de « casser le monopole des majors » ainsi que de permettre le financement des artistes via une plate-forme de soutien.
Les autres suggestions abordent la lutte contre le fichage abusif et la vidéo-surveillance généralisée, la promotion de l'indépendance de la justice via une autonomie du parquet, et la transparence de la vie politique. Cela passe, aux yeux du parti, par un Open Data centralisé et accessible à tous, une interdiction du cumul des mandats électoraux ainsi qu'une prise en compte du vote blanc. Durant la session de questions/réponses, les pirates ont répondu aux interrogations sur les volets sociaux et économiques du programme, se prononçant pour l'augmentation des bas salaires et pour l'implication du citoyen dans les décisions politiques locales si des candidats de leur parti étaient élus.
Mais le Parti Pirate se heurte au système législatif français, qui n'offre pas de représentation à la proportionnelle. Les représentants espèrent donc un score de 1% sur la totalité du territoire, pour accéder à une somme de 1,63€ par an pour chaque bulletin de voix en leur faveur. Et même si, pour l'instant, le parti ne compte que deux cent adhérents, le mouvement espère rééditer les succès allemands et suédois en France pour peser dans la vie politique future.
Retour sur un communiqué polémique
Le 28 mars 2012, après les tueries de Toulouse et Montauban, un communiqué était apparu sur le site du Parti Pirate, provoquant une levée de bouclier, au sein même du mouvement. Etait écrit dans le premier paragraphe « Les membres du Parti Pirate réservent leur premières pensée aux victimes des récents agissements atroces, à leurs familles et amis... ainsi qu'à la famille et aux proches de Mohammed Merah, qui viennent de perdre un fils ou un ami dans des conditions également tragiques ».
Interrogé à ce propos, Maxime Rouquet, co-président du Parti Pirate, reconnaît une communication hâtive et mal formulée : « nous voulions mettre en avant le décès d'une personne mise en cause et nous aurions préféré qu'il soit jugé, qu'il ait à répondre de ses actes devant la justice, pour nous, une mort doit toujours être évitée et nous sommes contre la justice expéditive ».