La diversification des extensions de domaine, pour 2009 ou pour plus tard ?
L'Icann tient sa réunion publique à Paris . On y évoque la diversification des extensions des noms de domaine. Si le président de l'Icann évoque une libération totale de ces extensions pour 2009, d'autres n'envisagent pas cette évolution avant plusieurs années.
La réunion publique de l'Icann, régulateur technique d'Internet, se tient à Paris jusqu'à jeudi prochain, au Méridien Montparnasse. Pendant près d'une semaine, « 1 500 personnes venues du monde entier -opérateurs, bureaux d'enregistrement, membres de la société civile, etc. qui font le marché des noms de domaine- vont débattre d'enjeux qui, s'ils ne sont pas forcément nouveaux, constituent des dossiers sur lesquels il faut avancer, rappelle Loïc Damilaville, adjoint au directeur général de l'Afnic, association française pour le nommage Internet. Le lundi 23 juin, Eric Besson, secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, a pris la parole en ouverture de la réunion publique de l'Icann en évoquant l'évolution vers les noms de domaine en caractères non latins, ou encore, la diversification des noms de domaine génériques avec la création, par exemple, d'extensions basées sur des noms de ville. Le dossier .Berlin, notamment, avance bien. Mais, déjà, les couloirs de la réunion parisienne bruissent de discussions autour de la libération totale des extensions de noms de domaine, dévoilée notamment par le président de l'Icann, Paul Twoney, à nos confrères des Echos. Cette démarche « permettrait à toute entité, de déposer un dossier pour proposer une extension de type géographique ou thématique comme .sport, explique Sam Syamak Bavafa, gérant du fournisseur d'identité Internet Domaine.fr. Dès lors, il faudra déposer un dossier pour une nouvelle extension, faire un « business plan » et expliquer en quoi l'extension sera importante. Cette question de la libération des extensions sera très certainement abordée, même si elle ne figure pas spécifiquement au programme d'un atelier, confirme Loïc Damilaville, qui pour sa part voit cette révolution dans plusieurs années, tandis que Paul Twoney annonce ce changement pour le début de 2009. « C'est une direction que l'Icann veut prendre dans les prochaines années, mais cela ne me paraît pas réaliste pour l'instant, estime ...... ainsi Loïc Damilaville, représentant de l'Afnic, qui rappelle que des documents de travail ont déjà été publiés sur le site de l'Icann. « C'est un processus qui risque d'être relativement long. Cela demande des compétences techniques et une assise financière qui n'est pas à la portée du premier venu. Dans cinq ans peut-être, poursuit-il. Une option qu'il juge pourtant « riche d'opportunités » malgré les risques qu'elle comporte. « Cela permettra de diversifier la communication sur Internet, mais il ne faut pas que ce processus d'extension apporte plus de confusion que de sens. » Au chapitre des craintes figure par exemple la protection des noms de marques. « Plus il y a d'extensions, plus le cybersquatting risque de se propager ». Pour faire face à ces risques, il s'agira donc de verrouiller les procédures de vérification faites sur les propositions d'extensions. « Il ne peut pas y avoir de libération sans régulation, reconnaît de son côté Sam Syamak Bavafa, de Domaine.fr, plutôt favorable à cette démarche. « Cela permettra de mieux identifier la catégorie à laquelle appartient le nom de domaine. Toutefois, il faudra que les propositions d'extension soient justifiées par un réel besoin, module-t-il. Evoquant les procédures de contrôle, il rappelle que l'Icann a commandé le développement d'un logiciel qui doit permettre de vérifier de façon avancée qu'une nouvelle extension proposée ne vas pas à l'encontre d'une marque, ne constitue pas une insulte ou un doublon par rapport à quelque chose qui existe déjà. « Ce qui va primer sur toute nouvelle extension, c'est sa légitimité, conclut-il. Note : Le site Domaine.info, également géré par Sam Syamak Bavafa, ainsi que le blog de l'Icann, diffuseront un résumé vidéo des ateliers qui se déroulent actuellement à Paris dans le cadre de cette 32e réunion publique.