L'EEA ouvre une sandbox pour le développement et la collaboration blockchain
L'Enterprise Ethereum Alliance (EEA) a lancé une « sandbox » de développement qui permet aux entreprises membres de tester leurs projets de chaînes de blocs ou de grand registre distribué (DLT). Pour créer cette sandbox pour ses membres, l'organisme de normalisation, qui supervise la plateforme blockchain Ethereum, a établi un partenariat avec le fournisseur de services de test et de développement Whiteblock. Selon Paul DiMarzio, Community Director de l'EEA, les membres de l'Enterprise Ethereum Alliance peuvent non seulement travailler sur des projets internes, mais aussi utiliser TestNet pour collaborer, avec des entreprises partenaires, au développement d'applications blockchain qui peuvent transmettre des données dans les deux sens. « L'un des principaux objectifs de l'EEA est d'assurer l'interopérabilité sur ce marché afin de garantir que les produits qui sortent sur Ethereum peuvent fonctionner ensemble. Quand vous travaillez avec d'autres entreprises ou partenaires dans le même environnement de test, vous voulez être sûr que cette interopérabilité est possible, ce que vous ne pouvez pas faire si vous travaillez seul », a ajouté Paul DiMarzio.
L'Enterprise Ethereum Alliance compte plus de 200 membres, dont Intel, Microsoft, FedEx, Pacific Gas & Electric Co. JP Morgan Chase, Banco Santander, Citigroup et la John Hancock Life Insurance. « Parmi nos membres, il y a aussi bien des fournisseurs que des utilisateurs IT, à la fois des entreprises qui développent les technologies et des consommateurs de ces technologies, grands et des petits », a encore déclaré M. DiMarzio. Par exemple, JP Morgan Chase a construit sa cryptomonnaie JPM Coin sur la plateforme blockchain Quorum, elle-même basée sur Ethereum. L'équipe de développement Quorum de l'EEA participe au Testing Working Group qui a développé la nouvelle sandbox Testnet. 20 sociétés membres font partie du groupe de travail TestNet and Certification Working Group de l'EEA.
Des certifications à venir
Les premiers tests servent à préparer les entreprises à exploiter le programme de certification de l'EEA dès son lancement, prévu plus tard cette année. En s'appuyant sur TestNet, le groupe de travail Testing and Certification Working Group de l'EEA va commencer à élaborer et à lancer le programme de certification qui garantit la conformité et l'interopérabilité des solutions avec les normes de l'Enterprise Ethereum Alliance. « Nous prévoyons de tester divers scénarios en cours d'identification, dans les transactions publiques et privées, le permissioning, la validation de bloc et le mécanisme de consensus IBFT (Istanbul Byzantine Fault Tolerant) », a expliqué Dan Heyman, co-fondateur et directeur de PegaSys, une entreprise blockchain, membre de l'EEA.
La version d'Ethereum développée par PagaSys comprend le client Java open source Hyperledger Besu. PegaSys prévoit de lancer Hyperledger Besu dans les « prochaines semaines ». « L'utilisation de TestNet par PagaSys permet d'avoir une idée des opportunités futures pour les entreprises », a déclaré Dan Heyman. « Nous pensons que TestNet est un bon point de départ pour aller vers la certification et valider la manière dont les clients actuels répondent aux spécifications de l'EEA », a-t-il ajouté. La recherche a montré que les bancs d'essai sont nécessaires pour développer des partenariats entre les gouvernements qui élaborent de nouvelles réglementations et les entreprises qui espèrent utiliser la chaîne de blocs. Grâce à ces bancs d'essai, les organismes règlementaires peuvent mieux comprendre les avantages et les risques en matière de cybersécurité de la chaîne de blocs et de mieux comprendre la technologie. La création de bacs à sable réglementaires communs permet à des secteurs fortement réglementés, comme les FinTech, la santé, les transports et l'industrie manufacturière, de mieux expliquer aux gouvernements la technologie blockchain et d'entretenir un dialogue avec ces instances sur le sujet.
Automatisation pour simplifier les opérations
Selon Zak Cole, CEO de Whiteblock et par ailleurs président du groupe de travail Testing and Certification Working Group de l'EEA, « à la différence des autres bacs à sable industriels, la coordination ou la gestion du TestNet de l'EEA ne sont pas centralisées. L'infrastructure de gestion est entièrement automatisée par Genesis de Whiteblock, une plate-forme de test et de développement de systèmes distribués de chaînes de blocs Web3 qui simplifie les opérations ». Sur TestNet, chaque noeud existe dans son propre environnement logique (whitebox) et possède sa propre adresse IP. Les noeuds communiquent les uns avec les autres via un WAN. Les liens entre les noeuds peuvent également être modifiés pour simuler la perte de paquets, la latence ou les contraintes de bande passante afin de voir comment le réseau fonctionnerait à plus grande échelle dans un environnement contrôlé.
Le logiciel automatise des transactions sur le réseau pour mesurer le débit et permettre l'utilisation de contrats intelligents. « Les mesures portent donc sur des tests de charge, des tests de sécurité et de tolérance aux pannes. Chaque membre dispose de son propre réseau privé qui lui permet de faire ce qu'il a besoin de faire, et tout est automatisé », a encore déclaré M. Cole. Pour participer au Testnet, les membres de l'EEA n'ont pas besoin d'exécuter leurs propres serveurs (noeuds), et sont invités à utiliser de préférence des extensions d'applications Web distribuées, comme MetaMask, ou tout point d'extrémité fourni par l'EEA, qui permet aux utilisateurs d'exécuter des applications distribuées (dApps) sur leur navigateur sans exécuter de noeud Ethereum complet. « Étant donné que le réseau testnet est contrôlé et que l'EEA peut observer chaque noeud du réseau, chaque groupe partenaire peut recueillir des informations détaillées sur les résultats de n'importe quel test », a dit M. Cole. « Définir les critères de test, automatiser tout le processus, extraire toutes les données, les regrouper et les analyser, tout cela est pris en compte », a dit M. Cole. « On peut dire en quelque sorte que la sandbox ressemble plus à un service géré qu'à un simple testnet ».