HDRR : un opérateur Wimax aux nobles intentions
HDRR est l'un des trois gagnants de l'attribution des licences Wimax, au côté de Maxtel et Bolloré Télécom. Nicolas Pinton, Directeur Général du consortium, revient sur ce succès et les ambitions de ce tout nouvel opérateur Wimax.

R&T : Pouvez-nous rappeler qui est HDRR ? Nicolas Pinton : HDRR est un consortium crée lors de l'appel à candidatures pour les licences Wimax. La société regroupe TDF (majoritaire à 90%), LD collectivités et Axione. La Caisse des Dépôts et Consignations entrera prochainement au capital. Nous sommes un opérateur Wimax positionné sur le marché de gros des opérateurs et FAI. R&T : Vous êtes l'un des trois grands gagnants de l'attribution des licences Wimax, avec Maxtel et Bolloré Télécom. Quels étaient vos atouts ? N.P. : Nous affichons une stratégie claire et séduisante qui repose sur deux axes majeurs : la couverture des zones blanches et la neutralité. En effet, nous avons identifié les territoires qui ne seront jamais desservis par l'adsl de France Télécom et avons décidé de les couvrir en Wimax. D'autre part, nous n'avons aucun lien capitalistique avec les FAI, garantissant ainsi notre impartialité. Nous allons leur fournir des services Wimax de gros. Nous avons remporté onze régions (Basse Normandie, Centre, Champagne Ardenne, Haute-Normandie, Languedoc Roussillon, Limousin, Lorraine, Nord Pas de Calais, Pays de la Loire, Picardie, Poitou Charentes) et sommes très satisfaits de ce résultat, qui fait de nous un acteur de référence du Wimax en France. R&T : Quel est le coût de ces licences, pour quel engagement de couverture ? N.P. : Nous avons dépensé 3,5 millions d'euros pour obtenir ces licences et nous nous sommes engagés à déployer un peu plus de 300 sites d'ici deux ans. Nous avons été plus raisonnables que nos concurrents (Bolloré a dépensé 78 millions d'euros et Maxtel doit quant à lui couvrir près de 1 750 sites), probablement parce que nous n'avons pas la même vision du marché. R&T : Estimez-vous disposer d'un potentiel suffisamment important en zone rurale ? N.P. : Il est vrai que le marché des zones blanches, stricto sensu, représente une part minoritaire du marché du haut débit ;la couverture dsl est en effet assez bonne en France. Cependant, le besoin en haut débit en zone rurale est très important. Les abonnés, privés de dsl, ont un gros appétit de haut débit. Au total, nous avons identifié près de 350 000 foyers situés en zone blanche dans nos 11 régions, soit plus de 800 000 personnes. R&T : Ou en êtes-vous de vos expérimentations et déploiements Wimax ? N.P. : En 2005, nous avons mené 4 expérimentations techniques sur des équipements Alvarion. Ces tests ont été concluants. D'ici la fin de l'année, nous allons déployer un réseau Wimax sur l'ensemble d'un département où nous détenons une licence. Nous allons principalement et autant que possible utiliser les sites hertziens TDF. Ce réseau grandeur nature va nous permettre de valider notre solution technique. Ensuite, nous prévoyons de commercialiser nos premiers services dans le courant du premier trimestre 2007. Les déploiements vont s'accélérer à la fin 2007 et s'achever à l'horizon 2009. R&T : De quels débits disposeront les FAI ? Quelles seront les offres ? N.P. : Durant nos tests, nous avons constaté en moyenne des débits de 10 Mbps jusqu'à 10 km en zone rurale. Ce débit est bien évidemment partagé. A nous ensuite de dimensionner le réseau en fonction des besoins de nos clients. Quant aux offres, nous allons proposer un portefeuille de produits et de services, semblable à l'offre de gros de France Télécom sur le dsl. Nous commercialiserons un réseau Wimax avec classes de services. En plus des FAI, nous allons particulièrement développer des accords avec les collectivités locales. Plusieurs procédures de DSP vont aboutir dans les prochains mois, et je suis sûr qu'elles seront confiées à nos partenaires actionnaires : Axione et LD Collectivités. R&T : Discutez vous alliances éventuelles avec vos concurrents ? N.P : Le découpage adopté par l'ARCEP conduit tout le monde à discuter ensemble. Tous les acteurs aimeraient proposer un réseau Wimax avec couverture nationale à leurs clients. Ce besoin de couverture nationale pousse les acteurs à étudier toutes sortes de partenariats. R&T : Comment percevez-vous l'avenir de la technologie Wimax ? N.P : Nous observons avec intérêt les équipements de norme 802.16 e. Les spécialistes s'accordent à dire que ce standard mondial permettra au marché d'atteindre une taille critique. Le marché de masse est la voie du succès. De plus, la technologie permettra de fournir du haut débit nomade, voire mobile, de quoi imaginer toutes sortes de services innovants.