Guide de bonne conduite du RFID, selon la Commission Européenne
La commission Européenne s'inquiète des atteintes à la vie privée que font courir les technologies RFID. Elle propose un guide de bonne conduite. Trois cent milliards d'étiquettes RFID devraient être en activité dans huit ans.
La commission Européenne a esquissé des lignes directrices d'un bon usage du RFID (Radio Fréquency Identification) afin d'aider au décollage de cette technologie dans l'Union Européenne, mais elle n'est pas allée jusqu'à fixer un cadre législatif officiel. La commission a déclaré jeudi 21 février qu'elle avait élaboré un projet de texte qui cherche à aider les fabricants de technologie RFID aussi bien que les utilisateurs potentiels à introduire la technologie sans nuire au droit à la vie privée. Evaluer l'impact sur la vie privée La Commission recommande que les fabricants de puces RFID mènent une évaluation de l'impact sur la vie privée, avant de commercialiser leurs produits, tandis que les industriels devraient signer un code de bonne conduite décrivant comment les puces devraient être utilisées. Les industries utilisant la technologie RFID devraient s'entendre sur un symbole à placer sur les marchandises qui transportent des puces RFID afin d'avertir leurs clients de leur présence. La Commission suggère également que les puces devraient être désactivées automatiquement au point d'achat. Le pack de lait dialogue avec le frigo Les étiquettes RFID utilisées avec des biens périssables (comme du lait) pourraient prévenir les consommateurs si le produit se dégrade, mais un tel service devrait rester optionnel, a insisté Martin Selmayr, porte parole de la Commission. « On doit avoir la possibilité de décider si l'on veut autoriser son pack de lait à communiquer avec son réfrigérateur, par exemple, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse. La Commission a ouvert une période de consultation de huit semaines, qui s'achèvera le 25 avril prochain, qui concerne les industriels et les groupes de consommateurs. Elle espère adopter ses recommandations cet été. « S'assurer que la technologie RFID potentiellement intrusive respecte la vie privée des gens est essentiel si on veut qu'elle décolle, souligne Selmayr, cette nouvelle technologie ne décollera que dans un environnement sain où la protection des données est assurée ». Trois sortes d'étiquettes Le RFID pourrait révolutionner les opérations de logistique en assurant la traçabilité des marchandises pour les fournisseurs depuis l'usine jusqu'aux rayons des magasins. Trois sortes d'étiquettes RFID sont actuellement en usage en Europe : - Les étiquettes passives RFID n'ont pas besoin d'alimentation électrique embarquée, la tension émise par induction depuis un signal radio du lecteur suffit à alimenter leurs circuits et pour émettre de courtes séquences de bits en réponse. Le plus souvent, il s'agit d'un numéro d'identification qui pointe vers un enregistrement dans une base de données. - Les étiquettes RFID semi passives ont des batteries intégrées et ne nécessitent pas d'énergie induite par le lecteur. Cela leur permet d'opérer à un niveau de signal beaucoup plus faible, et à des distances plus importantes que les étiquettes passives. Leur coût est cependant nettement plus élevé. - Les étiquettes RFID actives disposent d'une alimentation électrique, habituellement une pile. Cela permet la mise en oeuvre de composants plus complexes, et réalisant plus de fonctions. Trois cent milliards en 2016 Six cent million d'étiquettes RFID, la quasi-totalité étant passive, ont été vendus aux Etats Unis en 2006, selon la Commission. On prévoit d'atteindre 300 milliards d'étiquettes en 2016, toujours selon la Commission.