Guerre des prix dans les mobiles indiens : 15 millions de nouveaux abonnés par mois
Le marché indien compte désormais 525 millions d'abonnés mobiles. La guerre des prix fait rage. Tata a introduit la tarification à la seconde et a été imité par ses concurrents. Les prix ont été divisés par deux.
(Source EuroTMT ) La guerre des prix qui fait rage dans la téléphonie indienne depuis quelques mois a fait des dégâts, mais pas autant que le craignaient les analystes financiers. Les comptes du dernier trimestre 2009 des principaux opérateurs mobiles (leur troisième trimestre fiscal) montrent une assez bonne résistance, aussi bien en termes de revenus que de rentabilité, grâce à la forte croissance du marché, induite par l'effondrement des prix. A la fin 2009, la téléphonie mobile comptait un demi-milliard d'abonnés, 525 millions exactement, selon l'association des opérateurs indiens de télécoms. Le gain net mensuel moyen s'est établi à près de 15 millions de clients. Et le gain mensuel au cours des derniers mois était supérieur à la moyenne sur l'ensemble de l'année : plus de 17 millions en novembre et près de 20 millions en décembre. Entre-temps, les prix se sont effondrés. Jusqu'au début de 2009, les opérateurs mobile facturaient la communication à la minute ou par palier. Pour se relancer commercialement, Tata Teleservices, le sixième opérateur mobile domestique contrôlé en partie par le Japonais DoCoMo, a introduit durant l'été la facturation à la seconde. Cela a provoqué la guerre des prix, ses concurrents s'alignant sur la tarification à la seconde et baissant très fortement les tarifs. Selon des analystes, les prix ont ainsi baissé d'environ 50 %. Pour Tata Teleservices, l'opération a été bénéfique : depuis plusieurs mois, cet opérateur est le principal bénéficiaire de la croissance mensuelle du marché, devançant ainsi Bharti ou Reliance Communications. Résultat, à la fin de l'année 2009, Tata comptait 57 millions de clients et était au coude à coude avec Idea Cellular (le numéro cinq), qui revendique 57,6 millions d'abonnés. Ceci dit, tous les grands opérateurs ont bénéficié de cette croissance du marché. Barthi finit 2009 avec 118 millions d'abonnés, Reliance revendique 93,8 millions de clients et Vodafone indique avoir 91,4 millions d'abonnés. Une forte croissance des abonnés (+50 % par exemple chez Vodafone) qui est combinée à une hausse des usages. Cela explique le maintien de la croissance des revenus chez la plupart des opérateurs. Ainsi Vodafone indiquait que malgré la ... (Source EuroTMT ) ... baisse des prix de 21 % intervenue durant le dernier trimestre, ses revenus mobiles (hors Indus Tower, sa filiale dans les infrastructures) ont progressé de plus de 7 % par rapport au dernier trimestre 2008. Et Vodafone, opérateur européen immigré dans la cour indienne, précisait que la consommation de minutes avait progressé de 35 % durant le trimestre. Idea indique aussi une progression de 15 % de son chiffre d'affaires trimestriel. En revanche, les deux leaders sont dans une situation plus difficile. Reliance a enregistré une baisse de 10 % de ses revenus et Bharti a annoncé une petite hausse de 1 %. Mais la croissance des revenus de ce dernier avait atteint 9 % au cours du trimestre précédant (déjà considéré comme un résultat pas terrible par les analystes) et deux trimestres plus tôt la croissance ressortait à 17 %. L'année 2010 ne devrait pas voir la concurrence se calmer. Les analystes s'attendent à ce que l'entrée sur le marché de nouveaux acteurs comme Telenor (qui comptait 1,2 million de clients à fin décembre) ou Etilasat se traduise par de nouvelles pressions sur les prix. Pour le moment, pour compenser ces baisses de prix, les opérateurs indiens ont coupé dans leurs coûts d'exploitation et d'investissements. Mais à terme, les analystes jugent qu'il y a un trop grand nombre d'acteurs et considèrent que des mouvements de concentration, allant au-delà des accords de partage d'infrastructures, devraient intervenir. De fait, pour financer la guerre des prix, les opérateurs indiens ont multiplié les accords de partage d'infrastructures, notamment des pylônes. Selon des analystes, ces accords leur permettraient d'économiser globalement 1,5 milliard de dollars en investissement durant l'exercice fiscal en cours. Le mouvement de partage devrait se poursuivre. Reliance Communications envisagerait ainsi de vendre une partie du capital de sa filiale dans les pylônes, ce qui lui permettrait d'encaisser environ 1 milliard de dollars.