Espionnage : le NSA concurrence Google
Les services " renseignements " respectent, semble-t-il, bien plus les formes que les services " action ". Selon notre confrère britannique "The Independent ", le NSA (National Security Agency) aurait déposé un brevet (No 5,937,422) afin de protéger ses propres travaux. Car les espions américains développent eux aussi, et notamment dans le domaine des moteurs de recherche et de l'analyse sémantique. Le dépôt du brevet date de près de trois ans, mais l'information n'a été rendue publique que très récemment.
Concrètement, le DoD (Department of Defense) travaille depuis plus de deux ans sur un programme capable d'analyser des " forêts sémantiques " - constitution d'arbres de connaissances- et destiné à compiler des volumes massifs de documents électroniques. A l'origine, lesdits documents étaient des retranscriptions automatiques de conversations téléphoniques, mais rien n'interdit d'extrapoler et d'imaginer de tels outils surveillant les e-mails, les groupes de discussions etc. Ces doutes ont fait souvent l'objet de publications de la part du parlement Européen, à l'occasion, entre autres choses, des rapports concernant le projet Echelon. Même les élus américains s'émeuvent de ce " grand secret " et craignent que le respect de la vie privée et économique subisse les conséquences de tels agissementsà " il existe de sérieuses évidences tendant à prouver ", expliquent nos confrères britanniques, " que le NSA ait été coupable d'espionnage industriel en communiquant des informations stratégiques à des sociétés américaines "à un NSA qui, théoriquement, n'a pour fonction que de préserver les intérêts supérieurs de la nation US, et non de travailler pour le plus grand bénéfice de structures privées.
Faut-il s'en émouvoir ? Que nenni. Les SR ont, de tout temps, été coupables de telles pratiques et même nos fonctionnaires français ont, parfois, agi avec un peu trop de zèleà sans mentionner celui que déployaient les agents du " Guébé " dans les années 70-80. Il est, en revanche, urgent de plonger tête baissée dans les algorithmes de chiffrement, les firewalls et les VPNà Etrange, tout de même. Si çà se trouve, c'est justement l'effet recherché, et ce ne serait pas étonnant d'apprendre que NSA " is a trademark of Cisco ", que DGSE est " une marque déposée de la Compagnie des Signaux ", que KGB est une " filiale de Kaspersky lab " - ce serait le moins étonnant- et que MI5 " a subsidiary of Cable & Wireless ".