La TV de rattrapage relance le débat sur la redevance appliquée aux PC
En ces temps de régime sec pour le secteur public, le spectre de la redevance audiovisuelle vient à nouveau hanter le micro-ordinateur. Selon le quotidien Le Monde, deux sénateurs ont relancé le débat autour d'une taxe appliquée aux PC, en s'appuyant sur le succès de la "télévision de rattrapage", qui permet de regarder la TV sur ordinateur.
L'idée de taxer les ordinateurs de la redevance audiovisuelle n'est pas neuve. En janvier 2009, le Sénat avait adopté, contre l'avis du gouvernement, un amendement qui étend la taxe des téléviseurs aux ordinateurs capables de recevoir les programmes des chaînes TV. Toutefois, cette extension n'a jamais été validée en commission mixte paritaire.
Selon Le Monde, un rapport remis le 30 juin dernier par les sénateurs Claude Belot et Catherine Morin-Desailly préconise de considérer les ordinateurs individuels comme des postes de télévision, et donc de les soumettre à la redevance audiovisuelle.
Les deux rapporteurs estiment que les personnes possédant un ordinateur pour recevoir la télévision, mais ne possédant pas de téléviseur dans leur foyer, doivent être soumises à cette taxe. Même si les revenus tirés de cette extension s'avèrent minimes (15 millions d'euros par an), ils considèrent "que le message envoyé aux propriétaires d'un terminal leur permettant de recevoir la télévision qui ne paient pas la contribution à l'audiovisuel public est néfaste".
La volonté d'élargir la redevance aux ordinateurs s'appuie également sur la multiplication des services de "catch-up TV" (ou télévision de rattrapage), accessibles sur Internet, et qui permettent de profiter de certains programmes des chaînes sur son ordinateur. France Télévision vient d'ailleurs d'annoncer le lancement de son site web de catch up TV et attend une audience de 1 million de programmes vidéos vus par jour.
Le montant annuel de la redevance audiovisuelle s'élève à 121 euros par an. Le rapport préconise également de soumettre les résidences secondaires à la redevance, ce qui permettrait d'engranger 200 millions d'euros supplémentaires pour l'audiovisuel public.
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